Hélène Sarrazin arts visuels

En 2004, après avoir été impliqué pendant plusieurs années dans le réseau des centres d'artistes à Montréal et effectué de longues études en arts visuels à L'université du Québec, je m'installe à l'Isle-Verte avec ma famille et fonde avec Claude Dallaire le centre d'art Le Tordeur, bel ovni qui passa comme une étoile filante dans le ciel Bas Laurentien. Durant ces deux années intenses, nous avons organisés plusieurs événements dont quelques expositions en collaboration avec Voir à l'Est Art contemporain. Riche de cette fabuleuse expérience, c'est le retour à Montréal en 2008 où je travaille pendant quelques années comme coordonnatrice à la formation et au développement professionnel pour le Regroupement des centres d'artistes autogérés du Québec (RCAAQ ). En juillet 2017, je m'installe à nouveau dans cette belle région dont je suis tombée amoureuse. J'habite maintenant Saint-Éloi et me consacre désormais à plein temps à ma pratique artistique.

Depuis 2013, ayant délaissé la sculpture et l'installation, je réalise des tableaux sur panneaux de bois à l'aide d'huile en bâton. L’addition de couches de peinture opaque se dévoile par grattage ; je dessine un motif en burinant la couche supérieure, encore fraîche de peinture. Je la creuse, labourant son épiderme en révélant le substrat de la couche inférieure : la chair. Les motifs ainsi créés sur une surface colorée évoquent des systèmes tégumentaires. Ceux-ci se définissent comme l’ensemble des différents types de tissus qui couvrent le corps, tant humain qu’animal : plumes, poils, écailles, épiderme. Couverte du motif, la surface du tableau est modulée par des changements de densité et de grosseur du trait. J’explore ainsi différents effets par des interventions minimales travaillant les propriétés des matériaux choisis avec une grande économie de moyen. L’accumulation du geste, que ce soit par l’addition ou la soustraction de pigments, forme une surface vibrante sur l'ensemble du tableau. Traiter métaphoriquement cette matière comme une « peau » révèle sa plus élémentaire fonction, celle d’un écran, d’une surface à la fois résistante et fragile.