Événement spécial incluant Éric Cardinal, Virginie Chrétien, Julie Morazain et Julie Andrée T., du 12 février au 21 mars 2005
Vernissage de l'exposition sous le chapiteau le samedi 12 février 2005
Sur la banquise, l’art se déploie, au gré du vent, dans un contexte hivernal exceptionnel. Cet hiver, le Centre d’artistes Caravansérail propose, pour la première fois de son histoire, un événement artistique hors les murs. Espace blanc : une occasion offerte aux artistes et à la communauté de s’aventurer dans l’univers onirique du village de la pêche blanche. Suite à l’appel lancé par le centre, quatre artistes professionnels de la relève, Éric Cardinal, Virginie Chrétien, Julie Morazain et Julie Andrée T., ont été invités à imaginer et concevoir des cabanes lors d’une résidence de production. La particularité du lieu et l’intégration à une micro-communauté sont intervenus comme éléments déclencheurs des propositions. À leur manière, chacun expose une réflexion sur l’espace environnant, sur les particularités propres à cet Espace blanc, les paysages qui s’y déploient, l’univers marin qui se cache sous la glace, ainsi que les différents réseautages existants dans cette micro-société.
Aussi, une cinquième cabane vient se greffer à l’événement. Répondant à l’invitation toute spéciale du Centre à participer au projet ESPACE BLANC, les deux groupes d’élèves du programme arts plastiques enrichis de l’École Langevin, sous la supervision de l’enseignante Michèle Corriveau, se sont investis avec passion et enthousiasme dans la conception et l’élaboration d’une cabane artistique. Notre objectif : permettre aux jeunes de s’ouvrir à différentes formes d’art mais aussi et surtout de leur permettre de poser un tout autre regard sur les œuvres d’artistes réalisées pour l’événement. À vous maintenant de découvrir Espace blanc.
Julie Lévesque, coordonnatrice de l’événement
Boris le rouge | Intervention spéciale des élèves du programme Art + de l’École Langevin
De la conceptualisation à la réalisation, se référant à l’esprit du lieu, espace maritime, pour les uns, s’inspirant d’une recherche en écologie pour les autres, le projet a pris forme. À partir du concept ludique retenu par les élèves, des plans techniques furent réalisés par le bureau d’ingénieurs Sopax M. H. Groupe conseil et transmis à l’artiste Gautier Leclerc, celui-ci assumant la construction du squelette de la cabane. Inspirés de plantes aquatiques et micro-organismes, des jeunes ont créé des structures surréalistes en papier mâché, lumineuses et éclatées, qui occupent le ventre de la structure. Au cours de la construction de la cabane, des équipes d’élèves se sont relayés auprès de l’artiste constructeur pour finaliser l’ensemble, y apportant motifs décoratifs et surprises supplémentaires. La cabane qui en résulte devient la manifestation collective de l’imagerie des jeunes impliqués dans ce projet innovateur.
Art+ 1 Alexandra Anctil-Allaire, Sophie Bélanger, Marie-Pier Boucher-Fournier, Vanessa Boudreau, Marion Bouthillier, Meggie Canuel-Caron, Dominic Chiasson, Steeve Corbin, Marie-Lee Cotton, Lise D’Amours, Alexandra Deschênes, Camille Desrosiers-Côté, Alexandre Dickner, Audrey Dufour-Lebel, Maude Dufresne, Naomie Fournier-Dubé, Geneviève Gagné, Stéphanie Heppell, Michael Lachance, Stéphanie Landry-Cimon, Marjorie Lévesque, Paul-Étienne Marcheterre, Roxanne Nicolas, Lysandre Papageorges, Andrée-Ève Paradis Richard, Camille Rousset-Balcer, Marc-Antoine Saucier, Zacharie St-Onge-Aubut et Alexandra St-Pierre. Art+ 2 Émilie Bonesso, Jessie-Kim Brisson, Katrine Chénard, Audrey Côté-Chabot, Katerine D’Amours Bujold, Michèle Desjardins, Gabrielle Dupont, Stéphanie Fournier, Merrick Fournier, Yvan Fraser Beaulieu, Élodie Gagné, Cynthia Gagnon, Jessica Huard Denis, Monia-Laurie Huet, Simon Hupé, Marie-Lou Jean, Gabrielle Lechasseur, Alexandre Levasseur, Dave Lévesque, Simon Lévesque, Koralie Naud Lamontagne, Jessica Normand, Amélie Paquet, Stéphanie Rousseau Desjardins, Roxanne Rousseau Létourneau, Roxanne Ruest, Laurie Ruest Lévesque, Janie Saindon, Marie-Ève Savard, Anthony Sirois et Marie-Pier Veilleux.
Éric Cardinal
Intégrant à sa pratique artistique l’utilisation d’objets jetables de consommation courante, Eric Cardinal développe un art du bricolage. L’accumulation et la manipulation de ces objets suscitent un riche potentiel évocateur, rappelant l’univers des fonds marins. Par un foisonnement de formes et de textures, l’espace intérieur de la cabane est envahi par la prolifération d’une végétation dense et étrange. Cette faune et cette flore qui la parasitent de l’intérieur continuent de croître et de se multiplier, voire se propager à l’entièreté de la cabane. Par l’utilisation de ces divers objets jetables, il provoque une réflexion sur la matière qu’il utilise; il ne s’agit pas ici de récupération, mais plutôt de non-récupération, d’art du gaspillage. Il suggère dès lors une nouvelle manière de percevoir et d’entrevoir ces objets de tous les jours.
Virginie Chrétien
Tout de blanc vêtu, l’abri-demeure de Virginie Chrétien a été conçu pour être mobile, avec l’idée d’expédition, devenant ainsi un habitat pour pêcheur nomade. Dans cette forme rappelant à la fois la tente et l’igloo, une ouverture dans sa structure y est prévu; l’artiste souhaite expérimenter l’aventure de la pêche blanche, s’imprégner de l’esprit du lieu et entrer en relation avec la communauté en habitant son abri durant la fin de semaine du lancement de l’événement. Lors de son séjour sur la banquise, à même le village, elle souhaite vivre l’expérience nordique de la pêche sur glace, s’intégrer à cette micro-société qui émerge, qui s’active au milieu des froidures hivernales. Outre les manœuvres de mouvance et d’insertion par l’entremise de son abri sur ce territoire blanc habité, elle souhaite accueillir les visiteurs et partager avec eux, comprendre de l’intérieur en investissant ce lieu.
Julie Morazain
Ce projet propose, par un détournement de nos repères spatiaux, une réflexion sur l’espace. Dans un désir de suggérer une nouvelle lecture du lieu, Julie Morazain a élaboré une cabane où la noirceur prédomine, procurant aux objets qu’elle contient une apparence fantomatique. Questionnant le regard et notre perception de l’espace, une section de la cabane est conçue tel un dispositif optique. C’est par le principe de la camera obscura que le paysage environnant est transposé sur la surface intérieure. Cette installation sculpturale révèle ainsi toute la poésie du village, provoquant un glissement du réel vers sa représentation. Par des emprunts formels, des interventions in situ ou des techniques de construction propres à l’architecture, Julie Morazain réalise des œuvres dans lesquelles l’espace de présentation devient le moteur de sa production artistique.
Julie Andrée T.
Suite au projet Prudence Volontaire (Parloir extérieur) réalisé en 2004 lors d’une résidence au LOBE à Chicoutimi, Julie Andrée T. a élaboré la Salle commune, suggérant la cabane comme un lieu d’échange, de partage et de communication. De forme cylindrique, en référence à la table ronde des chevaliers, Salle commune permet d’accueillir plusieurs pêcheurs à la fois, corroborant l’idée de cohabitation et de communauté. Les revêtements intérieur et extérieur de l’habitacle sont inversés, les matériaux d’isolation devenant l’enveloppe apparente. Éclairée naturellement grâce à une fenestration périphérique, les pêcheurs peuvent à la fois observer le paysage en continu et monter la garde, comme s’il s’agissait d’un fort ou d’un phare. La cabane de l’artiste, lieu d’échange et de partage, réitère l’idée de micro-société qu’appelle le village de pêcheurs. Dans un tel espace, rassembler des gens pour la pratique d’une activité commune ne peut qu’être favorable à la création d’un sentiment d’appartenance, à tisser des liens par la communication.
Éric Cardinal a obtenu son baccalauréat de l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQÀM en 2001. Depuis, son travail a été exposé au Musée d'art contemporain des Laurentides (Saint-Jérôme), à la galerie Action art actuel (Saint-Jean-sur-Richelieu), au Centre des arts contemporains du Québec à Montréal, en plus d'avoir participé à l'événement Québec New-York 2001. Son travail sera présenté en 2005 à Axenéo7 (Gatineau) et à l’Oeil de Poisson (Québec) en 2006. Il vit et travaille à Richmond.
Originaire de Cap-Chat en Gaspésie, Virginie Chrétien poursuit actuellement une maîtrise en arts visuels à l’Université du Québec à Chicoutimi. En 2001, elle a réalisé une première résidence de production au 3e Impérial (Granby), pour ensuite être invitée à l’été 2003 au centre d’artistes Vaste et Vague (Carleton) et en 2004 à EST-NORD-EST (St-Jean-Port-Joli). Elle a participé à l’édition 2002 de l’événement Voir à l’Est, Regards contigus, qui a eu lieu à Matane. En 2003, elle a été récipiendaire d’une bourse de recherche et création du Conseil des arts et lettres du Québec.
Originaire de Rimouski, Julie Morazain est diplômée de l’UQÀM (baccalauréat en Arts visuels et médiatiques) et de l’Université Laval (maîtrise en Arts visuels) dont elle a reçu le prix d’excellence René Richard en 2003. Elle a enseigné les arts plastiques au Cégep de Rimouski et s’implique dans le milieu artistique rimouskois en siégeant sur le conseil d’administration de divers organismes. Récemment, son travail a été présenté à la Galerie Rouje et Le 36 (Québec), et lors de l’événement Pique-Nique (Montréal).
Ayant développé une pratique axée sur la performance et l’installation, Julie Andrée T. a présenté son travail en Europe, en Asie, aux Etats-Unis et au Canada. Elle a collaboré entre autres avec Jacob Wren et PME (théâtre expérimental), Benoît Lachambre (Chorégraphe-danseur) et Dominic Gagnon (film et performance). Son travail a pu être apprécié à Dare-Dare (Montréal), au Western Front Gallery (Vancouver), au Festival de Théâtre des Amériques (Montréal), à la 8e Biennale de la Havane (Cuba), au Lobe (Chicoutimi) et au centre EST-NORD-EST (Saint-Jean-Port-Joli). Sa prochaine exposition est prévue à SKOL (Montréal) en avril prochain. Julie Andrée T. vit et travaille à Montréal.