Une œuvre de

Anouk Verviers

L’artiste Anouk Verviers s'intéresse aux coutumes et pratiques du passé qui inscrivent le vivre ensemble au cœur du quotidien. Elle investigue les archives et l’histoire en tentant d’y retrouver des gestes qui, une fois réactivés, éclairent tout autant le présent.

L’installation Qu’est-ce qu’on peut construire sur un sol en mouvance? tire son origine d’un pot à bines que l’artiste reçoit de sa grand-mère. Cette dernière lui raconte que, dans son village, la cuisson des fèves au lard était autrefois un geste collectif : chaque famille faisait chauffer ses bines sur le poêle du boulanger. Poussant ses recherches, Verviers s’attache aussi à l’histoire de la production artisanale du beurre par les femmes. Elle dénote qu’à la fin du 19e siècle, certaines femmes vendaient les surplus de beurre qui ne seraient pas consommés par la famille, gagnant alors quelques sous de manière indépendante. Au tournant du 20e siècle, l’industrialisation et l’imposition de nouvelles réglementations permettent aux hommes de prendre le contrôle de cette production.

Dans le corpus d'œuvres rassemblées ici, Anouk Verviers s’approprie les méthodes, gestes et outils d’autrefois en les mettant en dialogue avec d’autres formes actuelles de mise en commun des ressources comme les jardins communautaires, les cuisines collectives ou encore la vie en communes. Elle incarne la force des femmes par des gestes performatifs aux rythmes répétitifs. Le faire devient résistance, vecteur d’utopies à construire.

Biographie

Anouk Verviers (elle, accords féminins) est candidate à la maîtrise en Fine Art (MFA) au Goldsmiths College à Londres (2021-2023, Royaume-Uni) et détient un baccalauréat en Arts visuels et médiatiques de l’UQAM (2017) à Montréal, territoire non-cédé de Tiohtià:ke / Mooniyang. Son travail a été présenté au Canada, en Suisse et au Royaume-Uni, notamment, dans le cadre d’expositions solo à Optica (2023, Montréal), Vaste et Vague (2023, Carleton) et Regart (2019, Lévis). Elle participe aussi à des expositions de groupe à Future_After (2022, Londres) et Dogo Residenz (2019, Lichtensteig) et à des projets avec la communauté présentés par le 3e Impérial (2021, Granby) et Dare Dare (2016, Montréal). En tant que chercheuse, elle est membre praticienne du Centre de recherche en innovation et transformation sociale (CRITS) à l'Université St-Paul à Ottawa et a publié dans le Journal Research in Art Education (déc. 2021).

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