Exposition de Jason Arsenault et Julie Lévesque, du 12 mai au 15 juin 2003
Vernissage de l'exposition le 12 mai à 17 h
Nous profitons de ce nouvel espace de diffusion pour vous présenter, comme exposition inaugurale, le travail de deux jeunes artistes qui ont en commun une approche sensible de l’image, Jason Arsenault et Julie Lévesque. Ils nous proposent une vision du monde qui s’inspire à la fois de la photographie, de la vidéo et du cinéma, chevauchant les techniques respectives de ces médias. Leur imagerie, libre et spontanée, nous transporte dans des univers intimes. Cette notion d’intimité vient toucher notre propre expérience non pas qu’on l’éprouve personnellement, mais bien parce que l’on y retire des bribes de toute vie, la leur comme la nôtre. L’image devient ainsi un écho de notre existence.
Fortement inspiré par la photographie et le cinéma, le travail de Jason Arsenault et de Julie Lévesque se repositionne face au classicisme de ces deux médias. Une invitation à Voir autrement une réalité remodelée à la prise de vue et au montage. Chacun, à leur façon, y laisse des traces subtiles, témoignant de leurs présences. Dans le travail de Julie Lévesque, cela se traduit entre autres par un rendu visuel flou et texturé, emprunté aux qualités plastiques de la peinture et de la vidéo. Son recours au diptyque lui permet de faire des associations d’images qui sont, de prime à bord, de natures très différentes. L’utilisation d’autoportraits vient confirmer l’acte de prise de vue - qui n’en est pas un de contemplation - mais bien de participation au monde qui l’entoure. Par ailleurs, les installations vidéo-numériques que Jason Arsenault nous présente se distinguent par un montage visuel et sonore qui nous transporte dans des espaces troubles, intemporels. Par le biais d’un mode exploratoire, c’est-à-dire par des cadrages inusités, des éclairages contrastés et des ambiances sonores entièrement fabriqués, les œuvres de Jason Arsenault déstabilisent le spectateur et lui suggère une nouvelle façon d’approcher l’image en mouvement.
On retrouve dans ces deux productions une même volonté de transmettre une émotion saisie ou ressentie sans pour autant imposer une interprétation au spectateur. Cette émotion devient un élément déclencheur, ouvrant une voie vers l’imaginaire. Ces images-sensations mettent en suspension notre jugement, nous proposant ainsi de découvrir l’image sur un autre mode. Cette découpe de l’espace à partir de matière de sensations nous transporte dans un état d’attente flottante où l’espace-temps est réinventé.
Ces deux productions nous invite donc à découvrir une réalité revisitée, un regard particulier, où l’intime devient le lieu d’une construction de soi dans le regard des autres. Suggérant la fuite des sens, explorant les détours intérieurs, les images intimistes de Jason Arsenault et de Julie Lévesque ouvrent la voie à notre propre imaginaire par la rencontre de leurs œuvres, dans un désir d’échange avec le spectateur.
Image : © Jason Arsenault et Julie Lévesque