Une exposition de

Nicolas Ranellucci

L’exposition L’impatience du géranium mêle ludisme et minutie en prenant pour origine une réflexion sur l’avenir du monde. Dans un théâtre du connu et de l’inconnu sont soigneusement placées chacune des fantaisies qui composent le charme post-apocalyptique : cauchemar et divin tergiversent et dessinent autour de nous le paradoxe de la nature humaine. Mêlant peinture, objets sculpturaux et photographies, l’installation proposée par Nicolas Ranellucci croît autour du spectateur comme une platebande luxuriante, un écosystème régi par la couleur et duquel s’extrait tout naturellement une de ces fables qui guident l’humain à travers sa morosité. Les personnages de l’artiste, bienheureux et impatients, nous attendent dans ce terrain de jeu aux surfaces colorées. Plonger dans l’imagerie de Ranellucci, c’est comprendre que le monde possède des limites, mais que le rêve n’en possède aucune. Face à l’inconnu, l’être humain ne demeure que bien peu de choses. Pourtant, il ne suffit qu’un géranium en hiver pour redonner au rêve sa vertu.

À travers la fabrication de récits visuels, Ranellucci interroge les rapports de coexistence entre les humains et les objets du quotidien afin de saisir leur essence et d’imaginer leur potentielle transformation. Bien que la peinture occupe une place centrale dans sa pratique, l’emploi d’autres médiums, tels l’installation, le collage et la photographie, lui permet d’étayer sa réflexion sur les territoires de l’intime et de jouer avec ses possibles variations. En explorant les paysages imaginaires qui nous habitent et que nous habitons, l’artiste cherche à créer des tensions entre les différentes pratiques et à produire des couches de lecture aussi complexes et variées que les rapports que nous entretenons à notre propre existence.

Un texte de Joséphine Rivard

Biographie

Nicolas Ranellucci compte à son actif plusieurs expositions solo et collectives, notamment à la Maison de la culture Frontenac (2019), à la Maison de la culture Plateau Mont-Royal (2018), à la Cité des arts du cirque (2017) et à Usine C (2016). Il était finaliste au Concours de peintures canadiennes RBC en 2012. Titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, l’artiste vit et travaille à Montréal.