Voir le temps
2021-11-04 — 11.12.2021
Une exposition de
Joan Sullivan et Anna Woch
Dans l'exposition Voir le temps, la photographe Joan Sullivan et la cinéaste Anna Woch s’unissent pour présenter leurs œuvres numériques récentes qui transforment et interprètent le paysage en expérimentant la captation du mouvement. Le déplacement de la caméra et l'évolution des phénomènes naturels deviennent des instruments d'expression, des matériaux de création. En révélant la main invisible du temps, les deux artistes invitent le spectateur à ressentir davantage les processus qui façonnent le monde qui l'entoure.
Biographie
Depuis 15 ans, la crise climatique est au cœur de la pratique artistique de Joan Sullivan. Photographe autodidacte, elle s’est concentrée dans un premier temps sur la transition énergétique. Suite à ses études en pratique artistique à l’UQAR, elle vit actuellement sa propre transition personnelle et artistique vers un langage plus abstraite, moins documentaire. Joan Sullivan a participé à plusieurs expositions collectives en Italie, en Angleterre et au Québec. Bloggeuse, elle écrit une chronique mensuelle sur l’intersection de l’art et la transition énergétique. Fermière, elle cultive de l’ail biologique dans le bas du fleuve.
Originaire de Pologne, Anna Woch a émigré au Canada dans les années 90. D'abord établie à Montréal, où elle fait des études en physique et en cinéma, Anna Woch a réalisé plusieurs courts-métrages poétiques sur la thématique du rêve et du rapport au temps qui furent présentés dans divers festivals à travers le monde. Durant quelques années, elle a travaillé dans les régions éloignées en épaulant les jeunes des communautés d'Opiticiwan et de Lac Simon dans la réalisation de leurs films. Il y a 7 ans, elle a migré vers le Bas-Saint-Laurent, d'abord pour développer des formations en cinéma avec Paraloeil, ensuite pour travailler en intégration socioculturelle des nouveaux arrivants avec le SANAM.
Politique pour Joan Sullivan et poétique pour Anna Woch, c’est la sensibilité du mouvement qui unit les démarches des deux artistes dans Voir le temps. Sullivan traite le mouvement par une vitesse d’obturation lente et un déplacement de caméra rapidement ainsi, elle tisse les couleurs du ciel hivernal qui se reflète sur l’eau libre, là où jadis, la glace était forte et épaisse. Plus le réchauffement planétaire s’aggrave, plus les photographies de Sullivan tendent vers l’abstraction. Son travail évoque le changement climatique ce qui place l’artiste entre l’angoisse et l’émerveillement, le désespoir et l’espoir. Le travail récent de Sullivan est déroutant faisant, de son acte photographique, une métaphore du chaos de la crise climatique. Pour Woch, c’est l’utilisation du « slit scan », pour traiter les images vidéo, qui révèle les dimensions poétiques du mouvement. Une technique qui consiste à balayer les cadres d'un film pour en extraire des lignes à des moments différents pour, par la suite, les re-combiner dans de nouveaux cadres. Ainsi, plusieurs instants successifs coexistent dans la même image et l'évolution des processus dans le temps devient représentée spatialement, à travers des structures surréalistes. Woch filme des endroits où elle a vécu, le mouvement traverse donc des paysages portant les souvenirs et les rêves qui l’ont habité. En équilibre fragile entre ce qui reste et ce qui disparaît, l'œuvre de Woch révèle la permanence du changement.
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